23 avril 2016 : Ultra trail du pas du diable

Publié le par Rem

Après un début d'année très marqué par le Gadoue Trail Tour, la météo a voulu encore insister. Et c'est sans surprise que pour ce trail du pas du diable, il était annoncé froid et pluie.

Mais il en faut plus pour me décourager de prendre le départ d'un ultra trail, et rien ne change à ce qui était prévu, vendredi 22 avril, je prends la route direction l'Aveyron et plus précisément Saint Jean de Bruel, en dessous de Millau.

Pour faire du co-voiturage, j'avais proposé mon trajet et un autre participant m'a contacté. Je passe à Montpellier récupérer Yannick qui vient d'Irlande ! En fait, il est français et bosse à l'étranger, un routard... Mais la malchance est de la partie quand il me dit qu'il n'a aucun bagage, la compagnie a perdu son sac de course. Après plusieurs coups de fils, il apprend que son sac est en cours de route et qu'ils lui livreront, reste à savoir quand, notre départ est prévu à 4h du matin.

Nous allons retirer nos dossards, puis je rejoins Ronan, Bob, Rémy et toute une équipe de joyeux coureurs pour faire un bon repas de pâtes. Puis préparation du sac et court dodo.

Samedi 23 avril, 2h du matin, le réveil sonne. Nous y sommes. Petit déjeuner et ligne de départ.

23 avril 2016 : Ultra trail du pas du diable23 avril 2016 : Ultra trail du pas du diable
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Il fait encore doux, mais à n'en point douter cela ne va pas durer. J'opte donc pour un habillement mitigé : juste au corps chauffant, manches longues respirant léger, et coupe vent Raidlight. Je garde dans mon sac à dos un manches longues chauffant.

4h, le départ est donné !

Rapidement, Ronan et Rémy commencent à remonter le peloton. C'est décidé, je les laisse partir, je vais faire ma course à mon rythme. j'ai bien élaboré mon plan sur un objectif 24h, soit 8h au 40km, et donc 4h au 20km.

Les frontales s'élancent sous les fumigènes et la musique. Toujours autant grisant de partir sous les applaudissements pour un voyage qui s'annonce majestueux.

Et puis nous nous retrouvons dans la nuit. L'alternance de montées et descentes, en sous bois et sur les plateaux.

Après quelques heures, le soleil arrive doucement. Toujours pas de pluie.

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Le parcours s'annonce technique et bien nature. Les chemins alternent avec les petits sentiers en forêt, entre cailloux, feuilles et racines. Des passages techniques entre deux rochers. Et le plus beau à venir, dans des grottes et cavernes.

Au premier ravitaillement, je retrouve Yannick qui s'est fait livrer son sac à 22h. Nous allons nous croiser plusieurs fois avant de finalement faire la route ensemble sur la quasi totalité de la course.

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Et ce qui devait arriver, arriva... Après un matin doux et sec, le vent froid et la pluie sont arrivés.

Une jolie pluie fine qui ne gêne pas beaucoup, mais qui mouille bien. Pour ça le coupe vent imperméable est idéal. Et si le vent commence à se refroidir, il n'est pas encore glacial. Donc tout va bien !

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Les kilomètres passent et tout va bien.

3h30 au 20km, je suis en avance d'une demi-heure, mais c'est normal car les départs sont toujours assez rapides.

Et au passage, je vous emmène avec moi sur une portion de course en forêt. Un moment d'évasion, de solitude aux alentours du 25ème km. Admirez la forêt :

Arrive ensuite les abîmes de Bramabiau.

Magnifiques ! (Je vous recommande la visite, il faut voir ça : http://www.abime-de-bramabiau.com)

Nous remontons la rivière, puis arrivons à son débouché dans la montagne. L'eau a totalement fissuré la roche pour s'en écouler tout au fond d'une crevasse. Et nous allons remonter un chemin à flan de roche et rentrer dans la montagne. Pour ressortir ensuite par un autre débouché. Un magnifique moment de spéléologie, voyage au centre de la terre.

23 avril 2016 : Ultra trail du pas du diable
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Il est midi, 7h45 au 40km, parfait. J'en profite pour changer de chaussettes et sécher un peu les pieds. Pour aller loin, il faut bien prendre soin de sa monture. Ne surtout pas négliger les pieds...

L'après midi, le vent va se lever et la pluie nous abandonner. Un peu de sec sur nous, mais pas sur le terrain. Les forêts sont humides, et l'optique de l'appareil un brin mouillé...

Les nuages bas nous laissent quand même le loisir d'admirer des vues magnifiques.

23 avril 2016 : Ultra trail du pas du diable
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Allez, encore un petit moment de partage d'une descente en forêt :

Et si d'autres courses nous font traverser les routes, ici, ils préfèrent nous faire emprunter les tunnels sous-terrains, pour les animaux... Claustrophobes, s'abstenir...

Au passage, voici Yannick, l'irlandais-français-heureux d'avoir retrouvé son sac.

23 avril 2016 : Ultra trail du pas du diable
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Au cours de l'après midi le vent éloigne de plus en plus les nuages.

Il fait bon et certains osent même les manches courtes. Mais l'alternance de passages en altitude bien froids et vallées plus chaudes ne me permet quand même pas de les copier. Je suis frileux et je l'assume.

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16h, nous arrivons à la mi-course, 61km, parfaitement dans les temps. La base vie donne l'occasion de se refaire une santé :

Récupération du sac de change transporté par l'organisation, les pieds à l'air et vêtements secs, et une bonne soupe avec des pâtes, saucisson, fromage. Ensuite chaussettes propres avec une couche épaisse de Nok sur les pieds. Gourdes et poches remplies. 45mn de pause et Yannick et moi repartons pour la soirée et la nuit qui s'annonce bien froide. Je reste en vêtements légers mais prends tous mes vêtements de change dans le sac à dos pour m'habiller au prochain ravito du 80km prévu pour 21h.

Et puis la magie opère, 17h, un rayon de soleil, chaud et réconfortant. Quel bonheur.

Il va nous accompagner par passage jusqu'à l'apéro de 19h.

Pour la forme, tout va bien, alternance course et marche, montées et descentes, et toujours des paysages magnifiques à admirer. Nous discutons avec Yannick, il ne fatigue pas non plus.

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Puis la soirée commence, le soleil n'est plus là et la fraicheur s'installe.

La nuit s'annonce fraiche et même sûrement froide.

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La nuit nous a rattrapé, et le froid avec.

Nous avons même droit à une averse de grêle, des petites perles grosses comme des billes d'homéopathie.

Nous espérions être à 21h au 80ème, mais arrivé au dernier sommet avant de descendre au ravitaillement, plus aucune balise. Il y a eu un débalisage sauvage. Des petits malins malveillants. En plein sommet et au vent, nous faisons des petits groupes pour descendre de plusieurs côtés et essayer de retrouver le chemin, mais rien. Nous appelons le Poste Course pour signaler le problème. Puis finalement nous retrouvons une balise au moins 1km plus bas. Ouf, 1h de perdue et de nombreux zigzags, mais le chemin est retrouvé. Puis bizarrement quelques kilomètres imprévus qui rallongent le parcours...

Nous arrivons à 23h au ravito du 80ème km. Là, il faut se préparer pour la nuit qui commence à être très froide. Les doigts gèlent à l'intérieur des gants. Du coups, les affaires de rechange deviennent des épaisseurs supplémentaires et les chaussettes de rechange se transforment en moufles par dessus les gants.

A ce moment là, il ne faut vraiment pas s'attarder aux ravitaillements. Nous y retrouvons des coureurs hagards, recroquevillés autour d'un petit chauffage. Il fait tellement froid dehors que rester trop au chaud est dangereux, il est impossible de repartir. Les ravitaillements deviennent donc éclair : boisson chaude, gourdes remplies, poches remplies, et nous repartons dans l'obscurité et le froid.

C'est la totale, il fait nuit noire, il pleut, il y a du vent glacial et il fait froid. Ne pas s'arrêter et toujours continuer à avancer. Yannick et moi marchons en parlant, c'est vraiment agréable d'être à plusieurs dans ces moments là. Tout va bien, qu'est ce qu'on se marre !

A 1h du matin, ma frontale commence à montrer des signes de faiblesse et s’éteint. Seulement 7h d'autonomie ?... Il faut vraiment que je m'achète une batterie de rechange. Je prends alors ma frontale de rechange. Mais qui n'a plus de pile après quelques minutes, d'où changement de piles. Tout ça en forêt dans le noir, la pluie et le froid... Parfait !

Mais nous avançons et entamons, après le 90ème km, la montée du Saint Guiral, 900m d’ascension, le plus haut sommet de la course. Une fois ce sommet passé, c'est une grande descente, avec quelques bosses, de 20km vers l'arrivée.

Le jour arrive et la lumière revient. Il ne pleut plus.

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La lumière du jour permet d'y voir quand même mieux dans les descentes et il est plus agréable et surtout prudent de pouvoir enfin courir dans les descentes.

Et arrive enfin le dernier ravitaillement, plus que 7 kilomètres. Une petite bosse sur 2km et enfin 5km de descente. Yannick et moi sommes toujours autant en forme. Il n'y a pas d'autres coureurs au ravitaillement, seuls les courageux bénévoles. Nous parlons quelques secondes en mangeant rapidement puis repartons. Le sprint est lancé !

Dernière petite difficulté dans la forêt, hors des chemins, puis enfin la descente. Nous lâchons les chevaux. Yannick me suivra pendant 1km puis n'aura plus de jus et finira tranquillement.

Moi, j'ai du jus et je finis sur les chapeaux de roue. Quel bonheur de tout garder pour la fin.

Je franchirai la ligne à 8h15 du matin, soit 28h de course et Yannick un peu derrière à 8h30.

Bravo Yannick, pour une reprise, après plusieurs années d'arrêt, c'est quand même pas mal, hein ?!

Je n'aurai plus vu Ronan et Rémy qui auront fini en 21h... Ils sont énormes, bravo les gars.

Voilà un magnifique trail, corsé. Dans de magnifiques paysages sur des petits chemins. Alternance de forêts et de grands espaces. Sous un soleil d'été, ce doit être magnifique.

En tout cas, bonnes sensations et forme au top. Il va falloir prendre en compte certains réglages techniques comme les guêtres, les fixations des bâtons et la batterie de la frontale.

Rendez vous fin août pour l’Échappée Belle, la traversée de Belledonne de sud au nord. La revanche de l'an dernier.

Publié dans Courses

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