21 octobre 2016 : Endurance Trail des Templiers
Me revoilà à Millau, comme d'habitude maintenant, un jeudi veille de trail, pour retirer mon dossard. Avec à mon palmarès deux participations aux Templiers 70km et quatre participations à cet Endurance Trail Templiers 100km, je commence à bien connaître le terrain. Un petit historique s'impose :
2007 : Templiers 70km en 11h (arrivée géniale avec Pierrot et Jb)
2011 : Endurance Trail 106km en 18h53
2013 : Endurance Trail 98km en 19h27
2014 : Templiers 75km en 12h59 (chrono informel car j'accompagnais David et nous avons subi une dose considérable de bouchons...)
2015 : Endurance Trail 100km en 19h42
2016 : Endurance Trail 100km en 18h41 (nouveau record ! :-)
Récupération des cadeaux de bienvenue, que je trouve nettement moins bien depuis que Kalenji est devenu le sponsor de la course (coupe vent sans manche (???) et manchons). Le meilleur restant pour moi le sweat à capuche gris Adidas de je-ne-sais-plus-quelle année.
Suivi de la pasta party organisée par le restaurant du coin. Et un gros dodo dans la voiture transformée en camping car, où les sièges arrière ont été retirés pour laisser la place au matelas gonflable. Nickel et à 5mn de la ligne de départ.
Bon, le seul point négatif, c'est que cette année, il fera 2° pendant la nuit... Brrr. Du coup, en tant que frileux, l'équipement sera d'une sous-couche chaude moulante et de deux sous-couches thermiques, puis d'un coupe vent et d'un collant long. Dans le sac à dos, un t-shirt manches longues pour l'après midi et obligatoire, deux paires de chaussette de rechange. Me voilà prêt.
Enfin presque, car cette proximité du départ me fait un peu trainer après le réveil à 3h du matin, et alors que je suis encore dans la voiture à boucler mon sac, je suis surpris d'entendre au loin le speaker annoncer "et voici le départ dans 5,.. 4,...3,...". Ouh zut, je récupère vite fait les bâtons, la frontale et le sac, je ferme la voiture et cours en terminant de tout boucler vers la ligne de départ. Je croise les spectateurs qui commencent à rentrer. Et je franchis le départ tout seul, en saluant le speaker avec quelques minutes de retard. Je rattrape rapidement les derniers qui avaient 500m d'avance, et je dois dire que finalement, c'était assez agréable de faire ce départ en totale solitude :-). Le côté négatif, c'est qu'il faut maintenant remonter tout le troupeau. Car avec ma forme actuelle, je ne suis pas venu pour faire de la figuration et espère bien avancer sur un rythme plus que raisonnable.
Grâce à la longue portion de route qui débute le parcours, je réussis rapidement à dépasser les derniers et bien me replacer avant les premières montées.
Ca y est, la course est bien commencée, tout va pour le mieux. Nous quittons la route et les lumières de la ville. Les premières montées nous emmènent rapidement dans les sous-bois et l'obscurité totale.
Rapidement, nous atteignons le premier ravitaillement de Rivière sur tarn, après 18km en 2h30. Pas besoin de grand chose, je bois un verre d'eau gazeuse et mange une barre et repars aussi sec. Il est 6h30 et toujours la nuit noire.
Il faudra attendre les premiers sommets suivants pour commencer à voir la lumière du jour, et observer la brume dans les vallées.
Il fait toujours aussi frais mais le soleil pointe le bout de son nez. Que ça fait du bien. J'avance toujours aussi bien. Je suis sur un rythme de 15h, c'est ce qu'il faut au début car ça va diminuer ensuite.
9h30 au 34ème km, puis 11h20 au 43ème km. Après des pauses rapides aux ravitaillements, jamais plus de 10mn pour boire une soupe et remplir le sac, je m'arrête plus longuement aux 43ème km pour prendre soin des pieds. Très importante étape, l'arrêt au stand pour les pneumatiques. Séchage des pieds à l'air libre en buvant une soupe, puis une nouvelle bonne couche de crème anti-frottement et des chaussettes propres. Voilà des pieds aussi frais qu'au départ et prêts pour les kilomètres restants. J'en profite également pour retirer 2 des 3 sous couches chaudes ainsi que le coupe vent, et enfiler un t-shirt manches longues par dessus la dernière sous-couche chaude. Me voilà prêt pour l'après midi. Vingt minutes de pause essentielles.
En repartant, je suis maintenant sur une base de 16h - 17h. L'allure baisse un peu mais reste bien soutenue quand même. Tout va bien.
Avec le jour, le paysage se laisse apprécié à sa juste valeur. Alternance de passage dans les vallées, puis rapides côtes pour remonter sur les plateaux. Dans des petits sentiers étroits, faits de racines, cailloux et terre sèche. Un véritable bonheur de trail.
Avec l'après midi, la chaleur arrive doucement. Ce n'est pas la canicule mais le soleil réchauffe bien. Les passages à l'ombre sont toujours un peu frais et il faut chercher le soleil pour se réchauffer. Certains m'impressionnent à être en simple t-shirt sans manche et short !
Cette partie du parcours dans l'après midi est vraiment magnifique. la version réduite du Grand Canyon américain. Des passages à fleur de falaise, dominant la vallée et d'où on aperçoit le plateau voisin.
Et entre deux descentes et côtes, nous nous retrouvons sur des chemins en sous-bois sur le plateau.
Il est 15h20, j'arrive au ravitaillement de Saint André de Vézines au kilomètre 62, et j'ai une faim de loup ! Depuis ce matin, je ne bois que régulièrement par petites gorgées, et de même par petites quantités régulières de barres de céréales ou de fruits secs. Mais là, je dévore tout au ravitaillement : tartines de fromage au bleu local, quartiers de pomme, chips, tucs, bols de soupe, barres de céréales et eau gazeuse. J'engloutis tout !
Du coup, je repars un peu chargé et l'heure qui suit va être ralentie par une digestion qui me pompe toute mon énergie. J'avance tout tranquillement en prenant mon temps et l'objectif passe maintenant au dessus des 19h... Oula ! il va falloir accélérer et reprendre un gros rythme pour reprendre le temps perdu.
La soirée tombe et le soleil devient rasant. La digestion est terminée et l'énergie revient. La fin de parcours va pouvoir être comme je l'aime, c'est à dire rapide et défoulante.
Il est 21h, la nuit est bien tombée et j'arrive à Massebiau. Dernière vallée avant les 10 derniers kilomètres et 450m de dénivelé. Une grosse montée de 3km jusqu'au refuge de la Cade, puis 7km de plat avec une grosse descente finale vers Millau. L'objectif de moins de 19h est jouable mais il va falloir foncer.
La grosse montée bien sèche passe nickel. Allure soutenue et je pointe à la Cade à 21h57. Passage express au ravitaillement pour un finish sur les chapeaux de roue. Au passage, au ravitaillement, un coureur, accompagné par sa femme était en train de déguster un BigMac ! Ca sent le pari réussi. Moi, je décolle aussitôt, j'enchaine le plat sur un bon rythme et la descente comme un fou. Je ne compte plus le nombre de "pardon" lancés pour demander à ceux qui descendaient tranquillement de me laisser un peu de place. C'est une descente d'acrobate dans un tout petit chemin à pic, fait de racines et de terre. Je me rattrape aux branches, merci les gants.
Et sur un sprint final, je passerai la ligne à 22h56. Dernière portion bouclée en moins de deux heures pour 100 places de gagnées. C'est vraiment ce qui me plait de gérer tranquillement pour pouvoir finir à fond les derniers kilomètres.
Au final, cet Endurance Trail 2016 aura été un très bon cru. Course parfaite et météo clémente. Un record perso en 18h41.
Et cerise sur le gâteau, les points qualificatifs pour l'UTMB 2017. Ca y est, c'est officiel, je serai au départ de l'UTMB 2017 ! Après deux années d'échec au tirage au sort, je suis qualifié d'office sous condition d'avoir les points. Chose faite ici.
Cette année 2016 se finira à Millau sur cette note. Rendez vous l'année prochaine pour le Trail Givré en février, le Trail des Cabornis en mars, et puis l'UTMB fin août, et d'autres à découvrir...