23 juin 2018 L'Ultra 01

Publié le 3 juillet 2018 par Rem

Vendredi 22 juin, départ pour Oyonnax et cet Ultra01 qui me fait tant envie. 160km pour 6.000m de dénivelé, donc assez roulant en perspective.

C'est toujours un bonheur de découvrir un nouveau trail et de participer à une première édition.

Après une préparation en pointillé à cause des adducteurs douloureux, je suis assez confiant sur le niveau physique mais beaucoup moins sur la préparation sommeil. La dernière semaine est normalement réservée aux grosses nuits pour bien recharger les batteries. Et là, ça n'a pas trop été le cas. Je sais que ça va être dur, mais on verra bien.

C'est le stade de rugby d'Oyonnax qui est réquisitionné pour l'organisation du départ.

Sur la ligne de départ, je retrouverai Nadia, une ancienne connaissance, et nous prendrons le départ ensemble.

Nous sortons rapidement d'Oyonnax pour prendre les chemins de forêt, et ça grimpe.

Il faut partir quand même assez vite pour un ultra. Les barrières horaires sont assez serrées et le rythme doit être soutenu. J'ai prévu 3h20 pour les 23 premiers kms, puis 4h pour les 23 suivants et 5h pour les 23 d'après.

La première section se passe bien, très agréable. Le peloton s'étire et rapidement les espaces se forment.

Après la première montée, un grand plateau pour arriver sur Nantua avec une vue dominante sur le lac. Magnifique et vertigineux.

Arrivé au premier ravitaillement du lac de Nantua en 3h. Impeccable.

La fraicheur arrive doucement et il va falloir s'habiller pour la nuit.

Nous repartons sur l'autre versant pour voir cette fois le lac de Nantua sous la nuit tombante.

Les chemins de nuit sont très agréables, le rythme reste bien soutenu.

Impressionnant, nous traversons de grands tunnels creusés dans la montagne. Je n'ai pas trouvé leurs histoires, mais il y en a plusieurs qui s'étalent sur plusieurs kilomètres.

Deuxième ravitaillement, Corcelles, il est 1h30 et nouveau 23 km de franchi en 4h, parfaitement dans les temps.

Je ne m'arrête pas longtemps car je sais qu'au prochain ravitaillement, la base vie d'Hauteville, Laurent m'attend à 6h30 pour m'accompagner sur la portion 70 à 90km et être à midi aux Plans d'Hotonnes.

Malheureusement, c'est à partir de ce moment que les ennuis vont commencer. Le sommeil va m'attaquer sévèrement à partir de 3h du matin. Je lutte pour garder les yeux ouverts et réussi à avancer malgré la somnolence. Le moral en prend un grand coup, car j'espérais quand même passer la première nuit blanche sans encombre. La seconde nuit blanche prend alors des allures d'Everest infranchissable.

Le jour se lève et la lumière me rend un semblant d'énergie.

Finalement, je réussi à atteindre Hauteville dans les temps à 6h20. Et aperçois Laurent qui m'attend un peu avant la base vie.

Je fais le plein, et je fais l'entretien des pieds. Je voulais y faire une rapide sieste mais de retrouver Laurent me redonne un peu d'énergie. Sans doute la première erreur stratégique où j'aurais dû me forcer à dormir un peu...

Il est finalement près de 8h et nous repartons ensemble pour escalader les pistes de ski sous un grand soleil déjà dominant.

En discutant nous avançons bien.

Peu à peu, la chaleur arrive et la journée s'annonce radieuse.

Mais la fatigue reprend rapidement le dessus et je me retrouve vite trainant les pattes pour essayer de suivre Laurent. Là, je me rends compte qu'il sera impossible de finir ce beau trail. Nous venons à peine de passer le kilomètre 80 qui représente la mi-course.

Arrivés au kilomètre 86 et le petit village du Grand Habergement, je m'allonge par terre et rends les armes sous une fatigue totale. Laurent finira la portion tout seul et je m'arrêterai là, incapable de repartir même après un peu de repos.